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MOUVEMENT CONGOLAIS POUR LA DEMOCRATIE DIRECTE 
 
 
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Editorial

L’Amérique et nous 
 
Les Congolais – dirigeants comme simple citoyen - attendent avec impatience de connaître le contenu des conversations que le ministre belge des Affaires étrangères, Karel De Gucht, aura au cours de ce mois d’avril avec son homologue américain Condoleezza Rice. Il faut dire que les déclarations du porte-parole de la Maison Blanche ou du département d’Etat ont dans l’ex-Zaïre valeur d’oracle. La diplomatie belge déploie tous ses talents de conviction afin d’amener l’ « hyper-puissance » américaine à s’impliquer davantage dans la restauration de la paix et de la sécurité dans la sous-région des Grands Lacs en général et au Congo-Kinshasa en particulier. Les Belges seront-ils entendus ? Rien n’est moins sûr. Signe de temps. Le rendez-vous De Gucht-Rice était initialement prévu mi-mars dernier. Contre toute attente, le successeur de Colin Powell a choisi la même période pour entreprendre une tournée en Asie. Les Etats n’ont que des intérêts. L’Amérique a d’autres priorités. La crise politique en RD Congo suscite sans doute de la compassion. Sans plus. Au Soudan, le Conseil de sécurité a dû se délocaliser à Nairobi pour parler de la crise du Darfour. La communauté internationale a promis pas moins de 3 milliards $ US pour le Soudan. La lutte contre le prosélytisme islamique oblige ! En Afghanistan et en Irak, l’Amérique est intervenue en hommes et argent au nom de ses intérêts stratégiques. Il en est de même en Géorgie, en Ukraine et tout récemment en Kirgizistan où des « organisations non gouvernementales » américaines ont « encadré » des leaders politiques locaux et ceux de la société civile pour arracher la « démocratie ». Il faut dire que les citoyens de ces nations ont posé le premier pas. Ils n’ont pas attendu d’avoir des « maîtres blancs» derrière chaque manifestant. Les Congolais, eux, attendent que la démocratie et la liberté tombent comme les mannes du ciel. Le Congo d’aujourd’hui ne présente aucun intérêt vital pour l’Amérique. N’empêche. On ne le dit jamais assez que l’Amérique (démocrate) a une grande part de responsabilité dans le « potopoto » qui règne dans l’ex-Zaïre depuis huit ans. Sans l’Amérique et la complicité de certains politiciens ex-zaïrois avec un petit « p », le Congo-Zaïre aurait eu un destin moins dramatique. En septembre 1996, le processus de démocratisation lancé le 24 avril 1990 était en bonne voie. Les élections étaient prévues en 1997. La compétition politique se déroulait sans heurts majeurs. Malgré la lenteur du processus, les Zaïrois ne s’entretuaient pas. Les forces étrangères qui ont attaqué le territoire zaïrois en 1996 ont bénéficié d’une aide cruciale de l’unique maître du monde. Et ce, sous le prétexte d’une rébellion des « Banyamulenge » qui réclamaient leur citoyenneté. En réalité, il s’agissait d’empêcher Mobutu Sese Seko, un allié devenu encombrant, de rempiler ou de céder le pouvoir aux siens. Mobutu est parti. Il y a huit ans déjà. Et après ? En attendant les Congolais pleurent 3 millions de leurs concitoyens morts. Un gâchis pour rien. Ce peuple n’a-t-il pas le droit de vivre en paix et en sécurité ? L’objectif des tombeurs du régime Mobutu consistait-il uniquement à déstabiliser un pays qualifié durant la Guerre Froide de « fidèle allié » de l’Amérique ? Aujourd’hui, le Congo n’est ni gouverné ni administré. Son territoire est devenu une sorte de parc d’attraction pour les seigneurs de guerre manipulés par des pays voisins qui y entretiennent le chaos ambiant. Au Rwanda, il y a un pouvoir qui gouverne et administre le pays. Il en est de même en Ouganda et même le Burundi. Quoique…Au Congo, le processus de normalisation politique paraît en panne. L’avenir du pays et celui de ses 50 millions d’habitant s’écrivent sous la forme d’un grand point d’interrogation. Le « chef de l’Etat » se mure dans son mutisme légendaire au lieu d’expliquer à ses concitoyens les difficultés auxquelles les pouvoirs publics sont confrontés. Sans oublier les moyens mis en œuvre pour s’en sortir. La population tient à aller aux élections sans être sûr que le pays connaîtra des lendemains qui chantent à la sortie des urnes. Pour toutes ces raisons, on ne peut qu’espérer, malgré tout, que l’Amérique de George W. Bush fera « le service après-révolution » que l’Amérique de Bill Clinton n’a pas fait. Il s’agit d’éteindre le feu allumé à partir de septembre 1996. Feu qui continue à faire des ravages à ce jour.  
 
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Les élections auront-elles lieu ?  
 
Les spécialistes en matière électorale l'ont indiqué aux autorités congolaises : il faut, dans les conditions actuelles de la RDC, pas moins de six ans pour achever un recensement correct de la population. À moins de douze mois de l'échéance électorale de juin 2005, peut-on encore espérer recenser les futurs votants ? Personne n'y croit, à commencer par l'Union européenne qui a pourtant mis sur la table 80 millions de dollars pour financer cette opération.  
Au vu des délais impartis, les acteurs de la transition, dont le vice-président Jean-Pierre Bemba, pensent à une autre solution : passer outre le recensement dit « scientifique » pour procéder, directement, à un listing des votants. Comment ? Quand ? Les modalités restent à définir. Car, même cette dernière formule, en apparence facile, est loin d'être évidente à mettre en oeuvre. Comment « lister » 60 millions de personnes, réparties sur un territoire de 2,3 millons de km2 ? Surtout s'il n'existe pas de route carrossable pour relier un point à un autre de ce « pays-continent » ? Peut-on, d'ici à l'année prochaine, concevoir du matériel électoral pour 60 millions de votants, l'acheminer par avion, restaurer le réseau de communication pour centraliser les résultats après le scrutin ? Peut-on, d'ici à l'échéance fixée, désarmer les combattants, sécuriser le Kivu, reloger les personnes déplacées ? Évidemment non.  
 
Au sein du gouvernement, beaucoup sont déjà convaincus que le chef de l'État va faire usage de la disposition de la Constitution qui lui permet de rallonger la transition pour une durée de six mois (renouvelable une fois). Mais même cette prolongation risque de ne pas suffire si l'on veut organiser des élections avec un minimum de transparence. Ce constat a amené un diplomate occidental en poste à Kinshasa à douter de la possibilité d'organiser une élection au suffrage universel. Celui-ci croit qu'il y aura l'année prochaine un scrutin de type censitaire, dans lequel seuls les députés, sénateurs et autorités locales seront amenés à se prononcer. Si cette hypothèse paraît peu acceptable, on ne peut que s'étonner du retard grandissant accumulé par la transition par rapport à la « feuille de route » publiée par le chef de l'État, Joseph Kabila, le 19 avril 2004. Selon ce document, toute une série d'actions devaient être achevées entre les mois d'avril et de juin : la promulgation des lois sur le recensement, sur la défense et la sécurité, sur la jeunesse et les sports ; la nomination aux postes de la diplomatie et de cadres des services spécialisés comme l'Agence nationale de renseignements ; la mise en place des membres de « la structure militaire d'intégration » ; l'installation des mandataires des entreprises publiques et des sociétés d'économie mixte... À ce jour, aucune de ces actions n'a été accomplie 
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République démocratique du Congo 
 
Après trois ans et demi d’atermoiements, de tergiversations et de blocages délibérément exercés par des bandes et factions armées à la solde des puissances extérieures, les enfants de la RDC viennent finalement d’aboutir à Pretoria, la capitale administrative de la République Sud-Africaine (RSA), à un accord de paix. Arrachée après moult pressions internationales, cette entente témoigne certainement, dans le cadre des négociations politiques intercongolaises, de la gourmandise de différents caïds de la guerre pour assurer une transition, laquelle se veut, en dépit de ses bonnes intentions, indubitablement incertaine voire piégée par ses propres artisans[i]. Logiquement, cette situation fait craindre énormément le pire d’autant plus que les seigneurs de guerre africains – les caïds congolais n’échappent nullement à cette règle fondamentale – justifient régulièrement, sur l’ensemble du continent, leur fâcheuse réputation de ne pas respecter, honorer fidèlement leurs paroles, a fortiori leurs propres signatures. Par conséquent, les perspectives d’avenir déjà incertain de la République démocratique du Congo dont la population martyre est totalement excédée par le surpoids des quatre années d’affrontements armés d’une barbarie indicible, demeurent-elles à jamais sombres ? Malgré la caution morale d’une communauté internationale engagée – plus particulièrement et plus singulièrement la Troïka (Belgique, ةtats-Unis d’Amérique, France) – qui sait malicieusement souffler le chaud et le froid dans cette partie du globe terrestre, la paix que tout le monde appelle de ses vœux est-elle, aujourd’hui, à portée de main ?  
 
 
 
L’Accord de paix intercongolais 
 
Le bluff de la communauté internationale 
 
 
« Tous ont compris que si le Congo meurt, c’est toute l’Afrique qui bascule dans la nuit de la défaite et de la servitude » Patrice Emery Lumumba, Premier ministre congolais, Leader nationaliste et panafricaniste, Conférence africaine de Léopoldville, 1960 
 
 
 
Par Joël Lévy 
 
 
En septembre 1996, éclate, dans l’ex-Zaïre du Maréchal-dictateur Mobutu Sese Seko, la guerre dite « de libération nationale » incarnée de main de maître par le mercenaire Mzee Mutwale Laurent-Désiré Kabila pour renverser « officiellement » un pouvoir despotique. Dans cette besogne « obscure », le caïd congolais est logistiquement soutenu par les forces de la « coalition de conscience africaine » dont le pilier triptyque est militairement constitué de trois pays limitrophes obéissant servilement aux stricts ordres des ةtats-Unis d’Amérique (Burundi, Ouganda et Rwanda), Mais, en réalité, commanditée par de puissants intérêts judéo-anglo-saxons sis dans le Commonwealth britannique, cette conflagration armée qui se veut une guerre d’agression contre le Congo, a pour objectif d’abattre non pas le régime évanescent du tyran zaïrois dont on vient précipitamment solder l’implication dans la défunte guerre froide mais la démocratie naissante à Kinshasa. En effet, le mouvement démocratique encadré par l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) a pour effet de réhabiliter la souveraineté populaire longtemps bâillonnée par des potentats locaux et geôliers extérieurs. En d’autres termes, cette plate-forme vient donc restaurer l’indépendance nationale prostituée par l’Occident par le truchement du Maréchal-despote Mobutu Sese Seko du Zaïre.  
 
 
 
Dans le sillage de cette guerre d’agression contre la souveraineté populaire et l’indépendance nationale, éclate subitement en République démocratique du Congo, le 2 août 1998, une deuxième guerre dite « de libération nationale ». Celle-ci est directement dirigée contre l’autoritarisme pathologique du chef rebelle Laurent-Désiré Kabila qui a non seulement marginalisé la démocratie mais exclu de force du pouvoir ses propres compagnons d’arme. Néanmoins, ce nouvel affrontement armé s’avère en réalité sur le terrain une guerre de pillage de toutes ressources nationales. Ainsi, la République démocratique du Congo (RDC) se transforme en un lieu de rendez-vous nocturne des prédateurs internationaux de tout acabit pour mieux l’achever tel une carcasse abandonnée dans la jungle…  
 
 
 
Parmi les vautours conviés à ce grand festin macabre, la pieuvre internationale qui influence les décisions importantes de l’ONU et contrôle minutieusement les activités déstabilisatrices de la Banque mondiale et du FMI dans les divers pays du Tiers-Monde, pose effectivement tous ses tentacules. Les organisations non gouvernementales (ONG) unies aux compagnies de mercenaires et aux syndicats du crime organisé dans le même destin négrier côtoient visiblement une kyrielle d’associations maffieuses (les pègres juive, libanaise, colombienne, russe, tchétchène, ukrainienne) et de groupuscules terroristes (Al Qaeda). Ce spectacle sans précédent, sordide et ahurissant pour l’esprit nationaliste congolais est-il en fait la rançon offerte par le condottiere Mzee Mutwale Laurent-Désiré Kabila pour s’acquitter définitivement de son énorme dette de guerre auprès de ses commanditaires et parrains extérieurs ? 
 
 
 
Ainsi, pour faire échapper entièrement la République démocratique du Congo (RDC) à cette condition de proie facile entre les griffes de la mafia locale et internationale, le camp démocratique fait par la voix du leader de l’opposition non-violente, Dr ةtienne Tshisekedi, la promotion de la paix, de la réconciliation nationale et du dialogue politique. Longtemps ignoré par les belligérants de tous bords, lesquels reçoivent tel des pantins leurs consignes et injonctions de l’extérieur, son appel pathétique lancé intra muros pour la cessation rapide d’un conflit armé inutile au développement du pays est finalement entendu et appuyé par la communauté internationale lorsque la géopolitique sous-régionale change énormément de visage. Notamment par la présence des réseaux dont les ramifications remontent à Al Qaeda déjà très actif dans la corne de l’Afrique et dans la région des Grands Lacs.  
 
 
 
En effet, la guerre dans l’Est de la RDC devrait de prime abord servir aux puissances financières et minières internationales[ii]. Toutefois, celle-ci finit par financer réellement les activités des sectes terroristes opposées aux intérêts occidentaux. En outre, ce qui est vraiment plus grave, elle finit par compromettre même la sécurité mondiale en raison du trafic de l’uranium enrichi auquel se livre tout bonnement le mercenaire-trafiquant Laurent-Désiré Kabila dont les nombreuses accointances idéologiques au niveau international sont la République populaire de Chine, la République démocratique populaire de Corée (la Corée du Nord), le Cuba, la Jamahiriya Libyenne, l’Iran, l’Irak et le Soudan militaro-intégriste. Par conséquent, pour mettre de l’ordre au Congo, il était devenu impérativement urgent pour la communauté internationale de faire taire à jamais le crépitement des armes en tant que source de conflit, d’instabilité et d’insécurité, d’une part. Et, d’autre part, cette urgence commandait de reprendre en main la direction de ce pays tout en renversant pacifiquement le régime maffieux et liberticide de Laurent-Désiré Kabila par le biais du processus politique où elle (la communauté internationale) réussirait en toute vraisemblance à le tenailler et à le museler tel un chien.  
 
 
 
Pour le chef de guerre Laurent-Désiré Kabila définitivement hanté par sa propre survie, et dont les troupes loyalistes (les Forces armées congolaises, FAC) subissent à n’en pas finir des revers tant significatifs que symboliques sur le théâtre des opérations militaires, l’essentiel est de conserver le pouvoir politique par tous les moyens. Cela passe inexorablement par sa mainmise sur les diamants des deux Kasaï. Ainsi, pour éviter que ces provinces diamantifères tombent dans l’escarcelle de forces rebelles qui règnent déjà sur les régions aurifères de l’est du pays, ce caïd de la guerre décide, par l’entremise de son ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Yerodia, de signer l’Accord de Lusaka, le 10 juillet 1999. Cette tactique savamment pensée lui permet de souffler, de retarder sa chute imminente et de conserver, en attendant, Kananga et M’Buji-Mayi, les deux capitales mondiales du diamant, dans son giron afin de servir de monnaie d’échange et, surtout, de peser dans les négociations avec l’establishment mondial. 
 
 
 
Alors que la plate-forme de l’opposition démocratique et non-armée voit sérieusement dans le protocole d’Accords de Lusaka, une occasion de cessation des hostilités militaires, préalable à tout dialogue politique et à toute réconciliation, la communauté internationale y voit plutôt une opportunité d’évincer du pouvoir à Kinshasa le mercenaire Laurent-Désiré Kabila. Dès lors que ce seigneur de guerre trafiquant congolais est lâchement assassiné avec la complicité manifeste de son fils adoptif, le général-major Joseph Kanambe, cette entente n’a plus pratiquement lieu d’être. Elle perd toutes raison et portée d’autant plus que le jeune traître, de surcroît d’origine étrangère, est placé au sommet de la RDC par les forces armées angolaises et zimbabwéennes avec la sainte bénédiction de la communauté internationale, plus particulièrement la Troïka (Bruxelles, Paris et Washington). Directement impliquée dans la crise politico-militaire congolaise, cette triade étatique le soutient clairement, visiblement par l’entremise de son mentor, le Vice-Premier ministre et ministre belge des Affaires étrangères Louis Michel. D’ailleurs, celle-ci recommande expressément à ce nouveau poulain rwando-tanzanien de résister à toute pression politique et populaire des Congolais.  
 
 
 
Par conséquent, l’organisation matérielle des pourparlers politiques intercongolais devient, à dire vrai, sans fondement, inutile. Si elles doivent normalement se concrétiser, ces négociations devraient présenter une portée symbolique, c’est-à-dire servir au pire aller de diversion au peuple congolais. D’où son déplacement stratégique à l’extérieur du territoire national ! Au mieux, sur le plan politique, ce forum dont l’objectif est officiellement la paix et la réconciliation entre les enfants du Congo devrait, à l’image de la « Loya Jirga » en Afghanistan, servir de strapontin, c’est-à-dire de processus et structure de légitimation au pouvoir de facto du mercenaire Joseph Kanambe.  
 
 
 
Ainsi, l’Accord de paix intercongolais arraché à Pretoria le 17 décembre 2002 sous la très forte pression de la communauté internationale sur les belligérants, en particulier, et la classe politique, en général, a véritablement pour effet de légitimer un étranger à la tête de l’ةtat congolais en plus de récompenser les belligérants pour services rendus à leurs parrains, alliés et commanditaires. S’il témoigne littéralement de l’hypocrisie des ةtats de la communauté internationale dans l’épineux dossier de la RDC, ce texte traduit, néanmoins, dans les faits le rôle quasi ambigu de l’Afrique du Sud en tant que puissance émergente sur le continent. Par conséquent, cette entente, dans sa mouture actuelle, n’augure, à dire vrai, rien de bon pour le pays dont l’avenir semble éternellement compromis… d’autant plus que toutes les parties protagonistes l’ont signée sous réserve. S’agit-il d’un mort-né ? Est-ce un signe indien ? Les délégués du peuple et les représentants de la Nation ont-ils inauguré les chrysanthèmes d’un processus condamné d’avance ?  
 
 
 
Le sacre d’un « ةtranger » 
 
 
« Le Président de la République en exercice sera reconduit dans ses fonctions pour toute la durée de la Transition » Accord de Pretoria, 17 décembre 2002 
 
 
 
Même s’il tend à réunifier le territoire national de la RDC, pousse les ennemis d’hier à travailler ensemble, voire main dans la main, l’Accord de paix intercongolais de Pretoria présente indubitablement cet enjeu fondamental d’imposer de manière catégorique, indiscutable et incontestable à la tête du pays le général-major Joseph Kanambe[iii]. Par conséquent, cette entente de paix tend ipso facto à le légitimer[iv] à ce poste stratégique dont le titulaire incarne politiquement la Nation, est le garant de la souveraineté nationale et de l’intégrité du territoire. Pourtant, Joseph Kanambe est, à n’en pas douter, un sujet d’origine étrangère. Ce dernier est un ressortissant du Rwanda et aussi un résident de la Tanzanie. Ainsi, trois questions s’imposent inéluctablement devant cette situation incongrue ? Pourquoi un Citoyen congolais de souche ne peut-il pas absolument présider à la destinée de sa collectivité publique, le Grand Congo ? Comment un étranger peut-il arriver à siéger tout bonnement au sommet du pouvoir d’ةtat à Kinshasa sans que le peuple congolais ait la réelle possibilité de se prononcer librement sur ce cas inconvenant à la limite de l’inconcevable ? Comment ce sujet étranger peut-il même véritablement incarner sur le plan politique une Nation qu’il ne connaît guère et avec laquelle il ne présente, en vérité, aucune attache, aucune affinité ?  
 
 
 
En effet, à en croire certaines indiscrétions gouvernementales, l’entente de Pretoria du 17 décembre 2002 qui attribue d’office à Kanambe le poste convoité de président de la République, est un texte élaboré par des experts belges du Congo et des spécialistes français d’Afrique noire. Or, la France et la Belgique font partie avec les ةtats-Unis d’Amérique de la Troïka qui est directement impliquée dans la crise politique et militaire congolaise, et ce depuis l’accession de la RDC à la souveraineté internationale le 30 juin 1960. Force est de constater que ces trois pays occidentaux sont alliés au sein de l’OTAN qui se sert sur le plan logistique de cet ةtat géant d’Afrique centrale et de la sous-région des Grands Lacs dans sa stratégie de défense militaire sur le continent noir. Il convient également de souligner que ces puissances étatiques ont aveuglément soutenu à Kinshasa, dans le cadre de la guerre froide, le régime ubuesque du Maréchal-tyran Mobutu Sese Seko du Zaïre aux dépens des forces nationalistes[v]. Aussi importe-t-il de mentionner qu’elles ont apporté leur appui politique au dictateur zaïrois au détriment du mouvement démocratique congolais[vi]. 
 
 
 
Pour garantir leurs intérêts géopolitiques et géostratégiques dans un pays du Tiers-Monde, ces trois ةtats n’hésitent pas à s’arc-bouter sur des régimes politiques incarnés par des étrangers. Ceci est une tradition immuable que cette triade observe, d’ailleurs, cyniquement. ہ titre d’exemple, les ةtats-Unis d’Amérique ont soutenu en Haïti pendant trois décennies la dynastie Duvalier (Papy Doc François et Baby Doc Jean-Claude) essentiellement d’origine martiniquaise. Pour préserver ses intérêts dans son pré-carré en Afrique occidentale, La France a trouvé en Côte d’Ivoire un allié sûr en Félix Houphouët-Boigny originaire du Ghana voisin. En République démocratique du Congo (RDC), les trois pays ont apporté leurs concours logistique, diplomatique et financier au Maréchal-despote Mobutu Sese Seko du Zaïre[vii] dont les origines sont, selon certains experts, ouest-africaines, plus particulièrement togolaises. Pour apprivoiser ce territoire aussi vaste que les pays réunis de l’Union européenne, ce tyran de triste mémoire gouverne en s’adjugeant les services des sujets étrangers dont le Tutsi rwandais Barthélemy Bisengimena Rwema, le juriste angolais José Patrick Nyimi Mayidika Ngimbi Sr, le Premier ministre rwando-polono-juif Joseph-Léon Kengo wa Dondo, le Portugais Jean Seti Yale, le Sénégalais Léon Engulu Baanga Mpongo, le Tanzanien Roger Kithima bin Ramazani, etc.  
 
 
 
Afin de démanteler la démocratie à Kinshasa, Washington apporte tout son appui au chef rebelle Laurent-Désiré Kabila, un ressortissant de l’ex-Nyassaland (Malawi). Ce chef de guerre prolumumbiste et adepte du révolutionnaire chinois Mao Tsé Toung, a longtemps vécu en Angola, en Tanzanie et en Ouganda en qualité de mercenaire et de trafiquant. Dès qu’il s’autodésigne chef de l’ةtat de la République démocratique du Congo le 17 mai 1997, ce caïd à la solde de puissants intérêts judéo-anglo-saxons dirige avec des sujets ougandais (James Kabarebe)[viii], rwandais, angolais (Faustin Munene) et sénégalais (Abdoulaye Yerodia). Aujourd’hui, pour continuer à assurer sa mainmise sur le Congo-Kinshasa, la Troïka mise sans autre forme de procès sur le jeune général-major Joseph Kanambe, un Tutsi rwando-tanzanien. Imposé au pouvoir par les forces armées étrangères, en l’occurrence zimbabwéennes et angolaises, celui-ci gouverne, la tradition du pouvoir oblige dans l’ex-Congo belge, avec le concours des génocidaires hutus rwandais, des hutus burundais (Vital Kamhere) et des Tanzaniens. D’ailleurs, un de ses principaux conseillers et lieutenants Désiré Kazadi Nyembwe est un ressortissant burundais. 
 
 
 
Si l’Occident chrétien, plus particulièrement et singulièrement la Troïka (Bruxelles, Paris et Washington) soutient inlassablement l’avènement d’un pouvoir totalement étranger à Kinshasa pour la nette survivance de ses intérêts géopolitiques et géostratégiques, il n’en demeure pas moins vrai que dans le cas spécifique de Joseph Kanambe, son appui prend un tout autre relief, une tout autre dimension. En effet, au contraire de Joseph-Désiré Mobutu qui est un délinquant notoire et de Mzee Mutwale Laurent-Désiré Kabila un caïd de la sous-région des Grands Lacs africains, Kanambe est un criminel de guerre passible de la Cour pénale internationale (CPI). Ce jeune condottiere est exactement comptable de mêmes exactions reprochées par la communauté internationale aux dirigeants bosno-serbes Radovan Karadzic et Ratko Mladic recherchés par le Procureur helvétique Carla Del Ponte et le Tribunal pénal international de La Haye. 
 
 
 
En effet, lors de l’épopée révolutionnaire du mercenaire postlumumbiste et postnationaliste Laurent-Désiré Kabila dans l’Est de l’ex-Zaïre, Joseph Kanambe qui est le commandant en chef des opérations militaires, élimine avec une brutalité féroce, sur le sol du territoire congolais, des centaines de milliers de réfugiés hutus bénéficiant de la protection humanitaire du HCR, donc de l’ONU. Pourquoi le Secrétaire général des Nations unies, Kofi A. Annan, ainsi que les puissances occidentales (Belgique, ةtats-Unis d’Amérique, France et Grande-Bretagne) ne daignent-ils pas poursuivre cet adepte de méthodes nazies et hitlériennes pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crimes de génocide ? Pourtant, un juge belge n’a pas du tout hésité à ouvrir un dossier judiciaire et même lancer un mandat d’arrêt international au détriment du ministre congolais Abdoulaye Yerodia pour avoir proféré des propos haineux à l’encontre des minorités tutsies…  
 
 
 
S’il est confectionné, bâti, taillé sur mesure pour le général-major Joseph Kanambe[ix], ledit Accord de paix entend surtout le protéger dans le domaine intellectuel où il n’excelle que par un silence béotien. En effet, la formule monstrueuse de 1 4[x] au lieu de 1 3[xi] a pour objectif primordial de voiler, dissimuler toute son incompétence intellectuelle, masquer toutes ses insuffisances et carences professionnelles dans le domaine très pointu d’administration de l’ةtat, de gestion de la chose publique. D’ailleurs, avec cette recette 1 4, cet apprenti sorcier dont le gourou patenté est le ministre belge des Affaires étrangères, l’ultra-libéral Louis Michel, bénéficie automatiquement de l’apport d’un membre de son gouvernement de facto dans les échanges et les arbitrages au sommet de l’ةtat. Ce nègre de service chargé de défendre l’option politique du camp kanambiste, ferait tout à sa place pendant que ce dernier ne prenant aucunement part aux débats sera réduit à un seul rôle, à n’en pas douter, ingrat, « celui d’épier son factotum dans ses moindres faits, gestes et mouvements ». 
 
 
 
Alors qu’avec 1 3, Joseph Kanambe sera seul confronté aux autres ténors de la vie politique congolaise, lesquels disposent déjà d’un capital scolaire très appréciable et même d’un passé professionnel solide. Confronté à leur compétence intellectuelle indéniable, le poulain de l’Occident, de surcroît majordome de l’ancienne puissance coloniale, dont la destination touristique est évidemment la Béotie, ne pourrait pas faire la différence en défendant ses positions avec conviction, brio et clarté. Cependant, en masquant son incapacité avec la formule 1 4, cette entente a pour effet de lui donner le crédit de la Transition politique. De la même façon qu’une certaine propagande occidentale louant son esprit d’ouverture voudrait lui faire porter, dans le but de distraire voire intoxiquer les Congolais, tout le crédit relatif au déroulement du Dialogue intercongolais (DIC) par rapport au radicalisme de Mzee Mutwale Kabila[xii], ce texte vise à lui faire bénéficier les dividendes liés à la réussite de cette période décisive. Dans la mesure où il est prévu que c’est bien lui qui préside cette institution, dirige effectivement toutes les réunions au sommet de l’ةtat. Il s’agit visiblement là d’un acte raciste de la part de l’Occident chrétien, permettre à un ignare, à un analphabète de diriger des personnes lettrées. Que pourrait-il se passer vraiment si un aveugle sans bâton dirige allègrement un troupeau de moutons sur les hauteurs d’une montagne ? La réponse ne fait aucun doute, ils finiront tous un jour dans un précipice… Est-ce là, la destination du peuple congolais ? 
 
 
 
La confiscation de l’ةtat par les belligérants 
 
 
L’Accord de paix intercongolais de Pretoria ne reflète aucunement la configuration de l’espace national. Cette entente fait transparaître l’écart existant entre les belligérants et l’opposition non-violente en matière d’audience au sein de l’opinion publique. En effet, la majorité de la population congolaise est demeurée favorable à la paix, donc acquise aux thèses pacifiques ou pacifistes véhiculées par les ténors du camp démocratique dès le début des hostilités armées. Implorant inlassablement l’Infinie Bonté de l’ةternel Tout-Puissant, celle-ci a même organisé des séances de prière et d’intercession, observé de longues périodes de jeûne pour que la concorde nationale et l’harmonie sociale deviennent une réalité tangible. 
 
 
 
Pourtant, en bout de chaîne, ce sont effectivement les partisans du bellicisme qui contrôlent étroitement des pans entiers de l’ةtat. Pour avoir recouru aux armes, ils obtiennent au moins 60 es institutions de la collectivité publique. Ils laissent pratiquement des miettes aux autres composantes de la collectivité publique, qu’elles soient politique (opposition démocratique) ou citoyenne (forces vives de la Nation et société civile). Cette captation démontre pertinemment leur degré de maturité et de patriotisme ! En effet, tous les postes clés (ةtat, administration publique, entreprises publiques) leur reviennent de droit dans le cadre de partage du pouvoir alors que les différentes entités armées (gouvernement et rébellion) ont à maintes reprises boudé voire saboté cette paix chérie qui, aujourd’hui, leur offre manifestement cette opportunité, cette chance de jouir d’un portefeuille. ہ ce propos, combien de fois le processus de Lusaka inspiré et promu par Dr ةtienne Tshisekedi[xiii] qui a appelé à l’arrêt de cette guerre sale et qui a même proposé, au tout début du conflit, sa médiation, n’a pas été violé par les divers protagonistes obnubilés par une victoire militaire et l’accaparement de l’ةtat ? 
 
 
 
Par souci d’équilibre politique, l’Accord de paix de Pretoria aurait nécessairement pu sanctionner cette distorsion en réduisant à la portion congrue la part réservée aux belligérants. Il aurait dû être l’occasion d’accorder une prime au camp de la paix et de la démocratie pour sa clairvoyance d’autant plus que ceux qui ont pris physiquement des armes, se sont rendu finalement compte de leur aberration. Ces derniers se sont enfin résolus à s’asseoir autour d’une table de négociations dans le strict dessein de négocier la paix. Un tel acte aurait sûrement pu témoigner de l’engagement ferme de la communauté internationale à la paix en République démocratique du Congo. Ce qui aurait sûrement découragé tous ceux qui seraient tentés, soit par opportunisme soit par aventurisme, de faire usage dans le futur des instruments de la violence armée pour renverser le Nouvel Ordre Politique. Par conséquent, en accordant la prime aux belligérants, quel message la communauté internationale envoie-t-elle réellement aux peuples du Congo et d’Afrique ? Par ce geste qualifié de réaliste par certains commentateurs et de déplacé par d’autres experts, l’ONU et l’Union africaine encouragent-elles vraiment la paix ou la guerre, la démocratie ou la dictature des bottes ? 
 
 
 
L’hypocrisie de la communauté internationale 
 
 
Le texte franco-belge qualifié d’Accord de Pretoria paraphé par les protagonistes, qui impose sans aucun débat national le général-major Joseph Kanambe à la tête de la République démocratie du Congo, doit être interprété comme un acte d’agression et de sabotage. En l’espèce, il s’agit purement et simplement d’un acte d’agression parce que la communauté internationale viole un principe fondamentalement sacré qui régit les relations interétatiques, à savoir la non-ingérence ou la non-immixtion aux affaires intérieures d’un ةtat souverain et indépendant. En effet, cet acte d’ingérence viole également un autre principe majeur, celui d’autodétermination qui assure à un peuple, une communauté ou une nation la liberté de choisir ses dirigeants. Par conséquent, cet Accord de paix intercongolais viole la souveraineté et l’indépendance même du Congo en ce que cette entente ne donne pratiquement aucune possibilité au peuple de désigner, par le biais de ses délégués et représentants aux pourparlers de Pretoria, ses véritables responsables politiques devant assumer le destin national. D’autant plus que ceux-ci sont déjà recommandés par l’establishment international pour être les « chiens de garde » de ses intérêts[xiv]. 
 
 
 
L’Accord de Pretoria est aussi un acte de sabotage de la communauté internationale parce qu’il fausse l’objet même du Dialogue intercongolais (DIC), à savoir la légitimité politique des dirigeants nationaux. En imposant Joseph Kanambe, l’Occident empêche systématiquement les Congolais de se prononcer sur leur avenir en tant que Peuple, sur leur liberté en tant que Nation et sur leur dignité en tant que collectivité. Ce qui constitue indubitablement une prise en otage de la volonté manifeste de s’autodéterminer exprimée par un peuple. Par conséquent, cette entente doit être regardée comme un acte de barbarie et de terrorisme international dont l’objectif primordial est la mise sous tutelle de la République démocratique du Congo. Comme le prévoyait clairement, dès 1960, le défunt président démocrate des ةtats-Unis d’Amérique, John Fitzgerald Kennedy : « L’indépendance du Congo doit se réaliser dans le strict cadre de l’Occident ». Ainsi, ledit accord a pour effet de réduire la souveraineté internationale de cet ةtat géant d’Afrique centrale à un simple protectorat ou zone franche à la solde de la mafia internationale. 
 
 
 
Cette entente de Pretoria s’inscrit dans une logique de sabotage de tout effort entrepris volontairement par les enfants de la République démocratique du Congo (RDC) pour panser leurs plaies et se réconcilier. En effet, depuis l’accession de cet ancien territoire colonial belge à la souveraineté internationale, l’Occident a toujours sapé toute unité de vues entre les Congolais en inoculant le venin de la division pour mieux régner dans cette partie de l’Afrique. Ne sont-ce pas les conseillers américains, belges et français ayant tous des entrées à la CIA et au département d’ةtat qui ont scellé la rupture définitive entre le président Joseph Kasa-Vubu et le Premier ministre Patrice Emery Lumumba alors qu’ils se préparaient à annoncer à la population leur réconciliation pour le bonheur du pays ? Qui ont effectivement exigé au Maréchal-despote Mobutu Sese Seko du Zaïre d’empêcher par tous les moyens la désignation de Dr ةtienne Tshisekedi au poste de Premier ministre de la Nation ? Qui ont imposé au peuple congolais Joseph-Léon Kengo wa Dondo chef du gouvernement sous la présidence autoritaire et dictatoriale de Mobutu Sese Seko du Zaïre ? 
 
 
 
Force est de constater que la Troïka (Bruxelles, Paris, Washington) a toujours trahi de façon cynique l’idéal démocratique dans ce pays depuis l’aube de son indépendance en écartant les forces nationalistes à qui les sirènes de la propagande occidentale attribuaient l’étiquette dévalorisante de « radical ou extrémiste ». Comme l’affirmait sans ambages le Premier ministre Patrice Emery Lumumba : « Mais, au Congo, depuis des années, pour avoir la sympathie de l’administration et des milieux coloniaux, il nous faut toujours faire des courbettes. Il faut dire amen. Il faut toujours dire oui là où il faut dire non. Mais, quand on veut défendre son pays, quand on veut défendre la cause de la liberté, immédiatement on vous affiche une étiquette : révolutionnaire, excitateur, voyou, toutes les étiquettes ». ہ cet égard, il importe de souligner que cette même stratégie d’étiquetage est utilisée à l’encontre du président de l’UDPS et de l’ASD ةtienne Tshisekedi parce qu’il lutte véritablement pour la liberté de son peuple, pour un avènement démocratique qui fait du Congolais le seul et unique maître de son destin. Cependant, l’étiquette modérée qui signifie, en réalité, inféodée aux intérêts extérieurs, vassal des puissances occidentales, est souvent employée au profit des forces serviles qui bradent aveuglément – pour ne pas dire sciemment et consciemment – le patrimoine national (Joseph-Léon Kengo wa Dondo, Frédéric Kibassa Maliba, Joseph Kanambe). 
 
 
 
Par ailleurs, depuis les Assises de Lovanium à Léopoldville en 1961 jusqu’à la toute dernière Conférence de Pretoria (2002), il y a une constance logique dans la stratégie des Occidentaux au Congo-Kinshasa : « Faire primer leur poulain » contre la volonté nationale. Ce qui implique naturellement « le sabotage du processus politique » lorsque le régime mis en place ne satisfait nullement à leurs intérêts géopolitiques et géostratégiques. Il y a lieu de relever que Joseph Kanambe est imposé au sommet du pouvoir d’ةtat dans le cadre des négociations politiques intercongolaises en Afrique du Sud de la même manière que le Premier ministre Cyrille Adoula, un syndicaliste pro-américain, au détriment des forces nationalistes et lumumbistes. Une fois, au pouvoir, ce dernier engage une véritable chasse à l’homme contre les partisans de Patrice Emery Lumumba. Faudrait-il craindre une telle mésaventure de la part de l’ogre et sanguinaire Kanambe ? Lui qui s’est déjà spécialisé dans l’élimination systématique et dans la répression aveugle des populations sans défense ! 
 
 
 
Cette entente de paix de Pretoria fait également partie d’une stratégie de sabotage du processus politique congolais parce qu’elle est dirigée contre un et un seul homme, Dr ةtienne Tshisekedi, que l’on veut empêcher par tous les moyens de gouverner le Congo sous ce prétexte fallacieux qu’il constitue un obstacle majeur au système néolibéral dont le résultat est de maintenir les peuples du monde entier en état de servage. C’est la raison pour laquelle ce forum intercongolais est organisé à l’extérieur du pays afin d’éviter que le peuple congolais se réclamant entièrement de lui pèse de tout son poids sur le destin, c’est-à-dire les résolutions de ces Assises, qu’il fasse pression sur les délégués dans le strict dessein de le porter à la magistrature suprême. Comme cela a été naguère le cas lors de la Conférence nationale souveraine (CNS) de 1992[xv]. En effet, à l’extérieur de la République démocratique du Congo (RDC), comme l’histoire ne ment guère et les faits tendent à le prouver à suffisance, aujourd’hui, sans l’ombre d’un doute, les délégués du peuple et les représentants de la Nation étaient réellement des otages de la communauté internationale. Ceux-ci ne pouvaient guère discuter librement parce que l’Occident leur a imposé un bâillon. 
 
 
 
Par conséquent, l’Accord de Pretoria viole même un principe angulaire devenu l’idéologie de l’Humanité vivante, à savoir la démocratie. En effet, le fondement même de cette démocratie est la liberté de parole, c’est-à-dire la liberté d’_expression et d’opinion. Quelle est vraiment la pertinence d’une telle entente quand un peuple ne peut même pas s’exprimer sur son avenir et son destin ? Sur quoi a-t-il exactement porté ce Dialogue intercongolais ? D’autant plus que dialoguer signifie converser, échanger, négocier. Ce qui n’est pas vraiment le cas. Il appert que l’Accord de paix intercongolais de Pretoria est effectivement, de bout en bout, le monologue de l’Occident dans lequel les Congolais sont réduits au rang de simples auditeurs. 
 
 
 
Le rôle équivoque de l’Afrique du Sud 
 
 
Le peuple sud-africain doit être remercié très chaleureusement et très sincèrement de son hospitalité et de sa sollicitude à l’égard de son frère meurtri de la RDC. Cette même considération doit être portée au crédit de son gouvernement pour avoir surtout accepté d’accueillir les pourparlers de paix intercongolais sur son territoire national et d’affecter les contributions fiscales de ses sujets au rétablissement de la concorde nationale à Kinshasa. Ce qui témoigne, bien entendu, de sa foi en l’Afrique, de sa générosité et sa maturité politique en tant que Nation. Toutefois, des questions demeurent en suspens quant au véritable rôle joué par l’Afrique du Sud dans le drame du Congo. En effet, Pretoria est-ce en réalité le cimetière voire le lieu d’exclusion du mouvement démocratique congolais ?  
 
 
 
Force est de constater que, depuis la première guerre dite « de libération nationale » menée pour le compte de l’establishment international par le chef mercenaire Mzee Laurent-Désiré Kabila à la tête de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), le gouvernement sud-africain sous la houlette du prix Nobel de la paix Nelson Mandela a toujours marginalisé le camp démocratique. Qu’il s’agisse de la toute première conférence intercongolaise de Pretoria en avril 1997 ! Cette réunion totalement pilotée par l’administration américaine du président démocrate William Jefferson (Bill) Clinton[xvi] mit uniquement face à face les rebelles de l’AFDL et les forces politiques mobutistes (Honoré Ngbanda Nzambo ko Atumba, conseiller spécial chargé des questions de sécurité du Maréchal-dictateur Mobutu Sese Seko du Zaïre), y compris le gouvernement démissionnaire de Joseph-Léon Kengo wa Dondo (Gérard Kamanda wa Kamanda, ministre des Affaires étrangères). Au cours de cette rencontre, le mouvement démocratique congolais réuni autour du Premier ministre ةtienne Tshisekedi a été complètement ignoré. Pourquoi ?  
 
 
 
Cette ignorance aux allures d’exclusion s’est également manifestée lors de la rencontre Mobutu-Kabila sur le bâtiment aéronaval sud-africain Outeniqua aux larges de Pointe-Noire (Congo-Brazzaville). Présidée par le Doyen Nelson Mandela, cette réunion dont l’objectif était réellement la passation de pouvoirs entre les deux camps rebelles à la démocratie congolaise, désignait logiquement le mercenaire Kabila successeur du Maréchal-despote à Kinshasa. Aujourd’hui, l’Accord de paix intercongolais de Pretoria pour lequel se sont totalement investis, corps et âme, le président Thabo Mbeki et le gouvernement sud-africain, réédite un tel exploit, entre autres, par la confirmation du général-major Joseph Kanambe, de surcroît un mercenaire, à la tête de la RDC ! 
 
 
 
L’avenir du Congo-Kinshasa 
 
 
« Avoir un fusil, être membre d’une armée de libération est la seule chance qui nous reste de donner un sens à notre mort. Car, la vie sous la domination depuis longtemps, est vide de signification et ne s’identifie qu’à une mort banale » Frantz Fanon 
 
 
 
Si l’entente de paix intercongolaise de Pretoria est finalement acquise en dépit du suspense maintenu par l’esprit de blocage pathologique du gouvernement de Kinshasa, le mérite revient à un seul homme : Dr ةtienne Tshisekedi qui a vraiment su se dépasser et se surpasser afin que son pays recouvre réellement la paix. N’eût été son patriotisme, il serait pratiquement impossible de concrétiser un tel accord. C’est le gâteau d’anniversaire qu’il offre de tout cœur aux Congolais pour ses 70 printemps ! Sans oublier que pour ses 60 ans d’existence, il leur avait déjà offert la démocratie à la Conférence nationale souveraine[xvii]… 
 
 
 
En effet, le président de l’UDPS qui est également le leader incontestable et incontesté de l’opposition démocratique et non-violente, a rassemblé autour de l’idéal de paix, de réconciliation et de pardon[xviii] toute la classe politique, y compris les forces vives de la Nation et la société civile. Faisant à maintes reprises appel à leur conscience morale de personne humaine ainsi qu’à leurs sens civique et conscience nationale de citoyen, cet homme d’ةtat a longuement insisté sur le fait que « la paix en République démocratique du Congo (RDC) prime nécessairement sur toute considération de portefeuille ministériel afin de soulager la misère du peuple et qu’à ce seul titre, tout le monde se doit sans condition de mettre de côté son orgueil pour asseoir véritablement la paix ». ہ cet égard, affirmant sans détour que « les responsables politiques congolais n’ont aucunement intérêt à rater le train de l’histoire », il a expliqué à tous ses compatriotes que « le seul véritable gagnant doit, au-delà de toutes divergences politiques ou idéologiques, être logiquement le peuple congolais, qu’un tel dépassement de soi témoigne indubitablement de leur grandeur d’âme et de leur amour patriotique ». 
 
 
 
Le mérite de cet accord de paix au Congo revient également à l’Alliance pour la sauvegarde du dialogue intercongolais (ASD) qui a manifesté de façon patriotique et nationaliste sa bonne foi et sa bonne volonté. Grâce à sa clairvoyance, à sa lucidité, une entente globale (entre les belligérants) et inclusive (intégrant l’opposition non-armée, toutes les forces vives de la Nation et la société civile) est concrètement paraphée dans le dessein de mettre un terme aux pires souffrances et atrocités infligées au peuple pendant que le gouvernement de facto animé par des requins se battait pour conserver ses privilèges indûment acquis. Par conséquent, l’ASD ainsi que son président, le combattant ةtienne Tshisekedi, sont ipso facto les seuls véritables garants de la paix au Congo. Cette plate-forme politique doit continuer à évoluer dans ce sens et ainsi se muer automatiquement en Alliance pour la sauvegarde de la démocratie au Congo (ASD)[xix] afin de conduire, d’un pas sûr et certain, solide et déterminé cette fois-ci, l’ensemble du peuple congolais vers des élections multipartites, libres et régulières. 
 
 
 
Malgré les imperfections qu’on lui reconnaît objectivement – « en l’espèce, vaut mieux un mauvais accord que pas d’accord » –, l’Accord de paix intercongolais de Pretoria ouvre cependant quelques perspectives somme toute intéressantes. Avec la mise en place d’un gouvernement d’union nationale représentatif de toutes les tendances, il permet la réunification du territoire morcelé en plusieurs régions autonomes ayant en leur tête des seigneurs de guerre qui, pour la plupart, se livrent impunément au bradage du patrimoine national au profit des sectes financières, des associations maffieuses et des groupuscules terroristes. Par cette réunification, renaît un ةtat reconnu dans ses frontières issues de la décolonisation. Si elle permet au Congo-Kinshasa de recouvrer la totalité de son intégrité territoriale, il n’en reste pas moins vrai que cette entente rouvre surtout la perspective de renaissance d’un ةtat essentiellement fondé sur le primat du droit et de la démocratie dans la gestion courante des affaires publiques. 
 
 
 
Pour ce faire, il appartient, aujourd’hui, au peuple congolais de demeurer vigilant. D’avoir perpétuellement entre ses deux mains cette arme dissuasive qui plie l’orgueil des puissants et abat l’arbitraire des tyrans, c’est-à-dire l’article 37[xx]. Arme léguée par les pionniers de la démocratie congolaise et héritée de héros victimes du 16 février 1992 – dont on ne pourrait difficilement oublier le sacrifice suprême – pour rétablir à jamais l’ordre démocratique qui libérera définitivement la Nation de la pieuvre internationale et de ses tentacules locaux qui veulent réduire en charpie la souveraineté nationale au nom d’un néolibéralisme dévastateur. Cette vigilance s’impose à tout prix dans la mesure où les Mollahs de la tyrannie aveugle (le gouvernement de facto du général-major Joseph Kanambe) ont déjà manifesté clairement leur intention de saborder la paix nationale et l’espace démocratique afin de continuer à vivre éternellement comme des parasites des produits de contrebande des richesses nationales et des ressources étatiques[xxi].  
 
 
 
ہ bon entendeur salut ! 
 
 
 
 
 
 
 
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[i] Toutes les parties signataires ont émis des réserves sur le document leur présenté par l’ancien Premier ministre sénégalais, Moustapha Niasse, émissaire spécial du Secrétaire général de l’ONU Kofi A. Annan. 
 
[ii] Rappelez-vous en 1998-99 le plafond crevé par la cotation boursière du coltan ou colombium-tantale (480 $ US le kg en Europe et 600 $ US le kg en Asie ), minerai utilisé dans la fabrication des microprocesseurs informatiques, le téléphone mobile ainsi que le fuselage des navettes interstellaires. 
 
[iii] L’une des raisons majeures pour lesquelles le général-major Joseph Kanambe est imposé par la Troïka président de la République démocratique du Congo (RDC) est le fait qu’il ait réussi à faire débarrasser l’Occident du mercenaire Laurent-Désiré Kabila qui s’est retourné tel un chien enragé contre ses maîtres, parrains et commanditaires. Par conséquent, la commission d’un crime, à plus forte raison d’un assassinat politique, devient, contre toute logique et tout bon sens, un critère de qualification à la magistrature suprême d’un ةtat. 
 
[iv] Le général-major Joseph Kanambe ne dispose en réalité d’aucune légitimité politique sauf celle que lui confèrent les armes, c’est-à-dire les armées étrangères, en l’occurrence angolaises et zimbabwéennes, qui l’ont porté au pouvoir dans la foulée de l’assassinat programmé de Mzee Laurent-Désiré Kabila par l’establishment international. 
 
[v] L’idéal panafricaniste idéologiquement incarné par le Premier ministre congolais Patrice Emery Lumumba au plus fort de la décolonisation se résume par l’indépendance du Congo victime de la brutale exploitation coloniale de la Belgique – un instrument de l’impérialisme occidental, plus particulièrement des ةtats-Unis d’Amérique – et la liberté de l’Afrique au profit de l’unité des peuples.  
 
[vi] Dr ةtienne Tshisekedi et son parti national, l’UDPS, cherchent à asseoir au Congo-Kinshasa un régime qui incarne idéologiquement et politiquement les aspirations populaires dans le cadre d’une démocratie libérale et participative, dont la principale préoccupation est la sécurité juridique des citoyens, la paix sociale, le progrès et le développement. 
 
[vii] Zaïre signifie Zone (Z) africaine (A) et internationale (I) réservée (R) aux étrangers (E). L’on comprend maintenant pourquoi les autochtones, c’est-à-dire le peuple congolais, ont toujours été exclus par le régime militaire du Maréchal-despote Mobutu Sese Seko dans la gestion des ressources étatiques et la jouissance des richesses nationales.  
 
[viii] Cet oncle de Joseph Kanambe est actuellement chef d’état-major de l’Armée patriotique rwandaise (APR). 
 
[ix] Alors qu’il évoque l’âge minimum des députés (25 ans) et des sénateurs (35 ans), l’Accord de paix intercongolais de Pretoria passe sous silence celui du président de la République. Pourquoi ? Cette omission constitue une entorse de taille par rapport à toutes les constitutions congolaises, lesquelles évoquent toujours l’âge minimum du candidat aspirant et qualificatif de 40 ans. Force est de constater que le général-major Joseph Kanambe est âgé de 30 ans ! 
 
[x] La présidence collégiale assortie de la formule 1 4 est animée par cinq personnalités : Joseph Kanambe, un membre de son camp, un du RCD, un du MLC et un de l’Opposition non-armée. 
 
[xi] Il s’agit d’un directoire composé de 4 dirigeants nationaux : Joseph Kanambe, un membre du RCD, un du MLC et un de l’Opposition non-violente. 
 
[xii] Ces thuriféraires qui se font grassement rémunérer avec l’argent du peuple congolais alors que ce dernier est affamé par son propre gouvernement truffé de mercenaires et de flibustiers, passent sous silence le blocage du processus de Pretoria par Joseph Kanambe dont l’obsession pathologique est le poste de président de la République. C’est ce qui a conduit le chef de l’ةtat sud-africain Thabo Mbeki à dépêcher son émissaire à Kinshasa pour lui demander d’infléchir ses positions, de cesser ses maniérismes à la limite de l’idiotie, de l’infantilisme, de la puérilité ou de l’imbécillité et de tenir compte avant tout de la souffrance et de la misère de ce peuple meurtri. 
 
[xiii] L’UDPS tout comme les autres formations politiques de l’opposition non-armée ne sont pas signataires du protocole d’Accords de Lusaka. 
 
[xiv] La proposition de candidature de la mobutiste Catherine Nzuji wa Mbombo et du pro-français Arthur Z’Ahidi Ngoma au poste de représentant de l’opposition politique à la présidence aux dépens d’ةtienne Tshisekedi de l’UDPS et de l’ASD est très éloquente à cet égard.  
 
[xv] Force est de relever que les processus politiques issus de la CNS tout comme du Conclave de Luluabourg, lesquels mettent en place des régimes politiques assurant la liberté du peuple congolais, ont été tous balayés par des coups d’ةtat au profit des dictatures pro-occidentales. Le 17 mai 1997, dans le cas du premier par le caïd Mzee Laurent-Désiré Kabila appuyé par la communauté financière internationale et le 24 novembre 1965, dans le cas du second, par le mercenaire Joseph-Désiré Mobutu, également à la solde du capitalisme monopolistique international.  
 
[xvi] Comme le rapporte Honoré Ngbanda Nzambo ko Atumba, conseiller spécial chargé des questions sécuritaires de Mobutu Sese Seko, dans son ouvrage « Ainsi sonne le glas, Les derniers jours du Maréchal Mobutu », le sous-secrétaire d’ةtat aux affaires africaines, George E. Moose, qui dirigeait les débats, prit même la parole au nom de la rébellion armée de Laurent-Désiré Kabila pour dicter une ligne de conduite à suivre par le gouvernement congolais ainsi que le Maréchal-dictateur Mobutu Sese Seko sous peine de disparaître du paysage politique. 
 
[xvii] Cette démocratie a été torpillée par les partisans de la fameuse troisième voie à laquelle souscrivait le prélat-président du Haut-Conseil de la République (HCR) – le parlement de la Transition –, Mgr Laurent Monsengwo Pasinya, archevêque de Kisangani. 
 
[xviii] Lors de ces périples dans l’Est de la République démocratique du Congo, le président de l’UDPS et de l’ASD ةtienne Tshisekedi demande pardon au peuple congolais pour les torts que la classe politique ne cesse de lui infliger. Force est de relever que cette personnalité nationale, dont la grandeur d’âme n’est plus à démontrer, n’a nullement participé à ces méfaits pour lesquels il sollicite une absolution populaire au nom de la réconciliation nationale. 
 
[xix] L’Alliance pour la sauvegarde de la démocratie au Congo (ASD) doit être une convention africaine pour la liberté, la démocratie et le développement afin de permettre à cet ةtat d’Afrique centrale et de la sous-région des Grands Lacs de rentrer dans le troisième millénaire tout entraînant également dans ce mouvement ses voisins immédiats par le biais de l’intégration régionale. 
 
[xx] Acte fondamental portant dispositions constitutionnelles de la période de transition du 4 août 1992, adopté par la CNS. 
 
[xxi] La stratégie imminente des autorités politiques et gouvernementales de facto de Kinshasa est de relancer la machine de guerre Maï-Maï appuyée par des génocidaires hutus rwandais pour contre-attaquer dans les régions frontalières du Rwanda et du Burundi ainsi que l’acheminement des armes aux diverses milices tribales de la Province Orientale. Leur objectif est, à terme, de justifier le retour précipité des armées burundaises, ougandaises et rwandaises, d’une part et, d’autre part, le maintien des troupes angolaises et zimbabwéennes sur le sol du territoire congolais. Ce qui, entre-temps, leur permet évidemment de souffler, de jouer les prolongations pour leur régime totalement aux abois dont les heures semblent déjà compter. Force est de constater que dans la plupart de ces capitales africaines pourtant parties prenantes des Accords de Lusaka des 10 et 31 juillet 1999, les gouvernants demeurent sceptiques quant à la sérieuse applicabilité des résolutions du Dialogue intercongolais de Sun City et de Pretoria en raison de la balkanisation territoriale en plusieurs régions autonomes voire fragments ou micro-ةtats à la tête desquels règnent une pléthore de caïds, de mercenaires et de chefs de guerre totalement voués au trafic des matières premières. Dans leurs fines analyses que partagent, d’ailleurs, dans une large mesure certains observateurs et experts internationaux, toutes ces puissances étatiques sous-régionales se réfèrent précisément au piétinement du protocole de Gaborone (Botswana), lequel est resté malheureusement lettre morte, notamment dans la portion territoriale contrôlée administrativement et occupée militairement par les forces placées strictement aux ordres du général-major Joseph Kanambe ! 
 
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«L’EXPÉRIENCE EUROPÉENNE NE NOUS EST D’AUCUNE UTILITÉ»  
 
Souligne le colonel Moammar Kadhafi ; 
 
Nous sommes fiers et honorés d’avoir accepté l’Union africaine et d’avoir approuvé l’Acte constitutif dans sa totalité. (…) En même temps, nous ne devons pas nous leurrer : l’Acte constitutif, dans sa forme actuelle, oppose des obstacles sérieux à l’unité africaine et à l’Union ; ce sont quelques uns des problèmes qui auraient dû être discutés à Lomé et faire l’objet d’amendements. Mais nous avons préféré ne pas les discuter. Il y a dans l’Acte des choses qui sont totalement inacceptables et ne peuvent nous être d’aucune utilité. Leur contenu est incompréhensible et manque de logique. Selon les ministres des affaires étrangères, l’Acte constitutif s’inspire du modèle européen. Mais il y a une grande différence entre l’Afrique et l’Europe. L’expérience européenne ne nous est d’aucune utilité, car notre continent est plus homogène. Nous sommes une nation africaine unique. Nous sommes égaux dans la pauvreté, et dans le mépris dans lequel nous tiennent les autres, qui nous ont marginalisés.  
Nous sommes unis dans nos souffrances causées par l’injustice étrangère, l’exploitation et l’hégémonie des autres. Nos religions, nos cultures et notre environnement africain sont les mêmes. Nous vivons dans le même environnement, nous avons la même mentalité et partageons la même culture. Naturellement, il est logique que l’Afrique du Nord puisse être différente, pour avoir été imprégnée de caractéristiques arabes. Certains peuvent dire que sa culture est différente, et c’est vrai. Mais cette zone que l’on appelle l’Afrique du Nord doit être africanisée. Soit elle est africaine, soit elle fait exception, et elle n’aura alors aucun avenir. En tant que ressortissant de cette partie de l’Afrique, j’ai toujours rejeté le traité de Barcelone, qui voit dans l’Afrique du Nord une partie du Moyen Orient, appelée à se joindre à l’Europe. C’est une conspiration contre l’intégrité territoriale africaine. Ils m’ont dit : La Libye trouvera son avantage dans le traité de Barcelone et la coopération avec l’Union européenne ; vous perdez de vue la Méditerranée. Mais j’ai vu dans tout cela un complot contre l’unité de l’Afrique et son intégrité territoriale. J’ai répondu : Si vous voulez coopérer avec l’Afrique, alors faites-le avec l’Afrique dans son ensemble. La Libye est une partie, un morceau de l’Afrique. Vouloir nous attirer, nous assister au travers du processus de Barcelone en démembrant le continent, en volant l’Afrique du nord pour l’annexer à l’Union européenne, cela est inacceptable. D’ailleurs, regardez ce qu’est devenu aujourd’hui le traité de Barcelone : il est dans un état comateux et pourrait bien disparaître. Car nous avons fermement résisté à toutes ces tentatives et sommes revenus à notre passé. L’Afrique et le monde arabe sont mêlés. De nombreux groupes ethniques que nous considérons aujourd’hui comme des nègres ou des bantous sont, en fait, d’origine arabe.  
(…) L’Afrique est un continent homogène. Elle a son organisation et sa charte depuis 1963, elle agit collectivement depuis plus de trente ans, dans le cadre de sa charte. L’Afrique a son propre sommet annuel, tenu à date fixe. Elle a le traité d’Abuja, qui représente un pas de plus et a été unanimement approuvé. Nous n’avons pas un groupe de pays qui approuvent, et un autre qui décide d’adhérer plus tard. C’est collectivement que nous opérons, du traité d’Abuja vers l’Union africaine et de la Charte vers l’Acte constitutif. Toute l’Afrique agit collectivement.  
L’Europe est complètement différente. Elle n’a pas de charte qui la lie, ni d’organisation continentale. Elle n’est pas homogène et a amené chez nous les séquelles de ses guerres, dont nous avons souffert. C’est pour mettre fin à leurs conflits nationaux que les Européens ont été amenés à introduire une forme d’unité entre eux. Quant à nous, nous n’avons pas eu ce genre de problèmes. Alors, pourquoi devrions nous les imiter, s’il n’y a aucun comme dénominateur entre eux et nous ? Cela ne peut nous être d’aucun profit. À force d’emprunter à l’expérience occidentale, à vouloir imiter les États-Unis, l’ancienne Union soviétique, la Chine, l’Inde, etc., nos experts et nos ministres des affaires étrangères ont été inconsistants et peu utiles. L’Acte constitutif a emprunté textuellement certains articles de la Charte, ce qui lui a donné l’apparence d’une copie de celle-ci.  
Je tiens à dire catégoriquement que l’Organisation est une chose et que l’Acte constitutif en est une autre. (…) L’organisation se compose de plusieurs États, alors que l’Union est composée d’institutions. Une fois l’Union établie, nous n’aurons pas à aller visiter les États membres pour demander leur bénédiction ou pour les forcer à donner leur consentement. Ce sont les institutions de l’Union qui les représenteront, et la plus importante de ces institutions est l’Assemblée. Lorsque nous parlons d’une majorité des deux tiers pour des amendements ou pour tout autre sujet, nous parlons de l’Assemblée, non des États. Une fois l’Union établie, les États auront encore leur parlement et leur gouvernement ; ils gèreront leurs affaires librement, aussi longtemps que cela n’entrera pas en conflit avec les règles de l’Union, ou avec le parlement pan-africain, ou avec l’Assemblée, le Conseil exécutif, la Cour ou la Banque centrale africaine. Ces institutions représentent la haute autorité : leurs décisions et leur politique seront obligatoires pour les États membres. (…)  
Comment l’Union pourra-t-elle réussir à surveiller la paix et la stabilité dans les États africains si elle n’en a pas les moyens? Comment pourra-t-elle défendre l’indépendance et la souveraineté des États membres ? (…) Cela veut dire que nous devons réfléchir dès maintenant à la constitution d’une armée africaine unique, à ne plus avoir diverses forces armées africaines, ce qui nous ridiculise. Nous ne pourrons parvenir à la paix si chaque pays a sa propre armée nationale. L’abolition de ces armées nationales allègera nos budgets nationaux d’un lourd fardeau, et cela nous permettra de faire d’une pierre deux coups : il n’y aura plus de guerres interafricaines ni de rébellions internes. En fait, la plupart de nos armées sont un héritage du colonialisme. Quelle contribution n’ont-elles pas apportée aux désordres intérieurs !  
L’ère des armées est passée. Même si l’Amérique, l’Europe ou l’Asie commet contre nous une agression, nous ne leur opposerons pas une armée conventionnelle, car nous ne le pouvons pas. Nous leur opposerons notre peuple armé. Et s’ils nous bombardent avec des missiles tirés d’au delà des mers, alors c’est Dieu qui nous aidera. Il nous faut attendre avant de pouvoir fabriquer nos propres armements antimissiles. Mais c’est un des programmes de défense que nous devrons prévoir dans l’avenir. C’est pourquoi il nous faut réfléchir sérieusement à la suppression des armées nationales et à la formation d’armées continentales. Autrement, toute ces discussions resteront lettre morte. (…)  
Dans tous les cas, nous ne devons pas imiter les Européens, car ils font partie de l’organisation atlantique, laquelle englobe leurs armées nationales. Et malgré cela, ils ont peur les uns des autres. Nous ne sommes pas comme eux : nous n’avons pas peur les uns des autres, car nous sommes une seule nation. C’est la colonisation qui a créé les cinquante-trois États que nous avons maintenant. Ils ne sont pas de notre fait, mais celui de la Grande Bretagne, de la France, du Portugal, de l’Italie et de l’Allemagne. Pourquoi ont-ils créé toutes ces nations, qui sont à la source de tous nos problèmes actuels ? Ce sont des nations artificielles, contre nature. (…)  
En Afrique, des milliers de tribus coexistent sur un seul continent, en tant que nation unique. Ce sont ces mêmes milliers de tribus qu’ils ont divisé en cinquante trois nations, sans aucune logique. Si vous regardez l’Afrique de l’espace, d’un point de vue géographique, sous toutes ses longitudes et ses latitudes, comment pouvez-vous dire que tel fleuve est une frontière entre tel État et tel autre, alors que le même groupe ethnique vit sur ses deux rives, la moitié dans un pays et l’autre moitié chez le voisin ? La cause de la plupart de nos conflits est là, dans la fragmentation de nos tribus. Nous voulons les résoudre ensemble. Les frontières sont artificielles. Les tribus du Togo sont les mêmes que celles du Ghana. Nous voulons qu’elles se retrouvent. Il y a une tribu libyenne qui vit à la fois en Égypte et en Libye. Nous voulons qu’elles se retrouvent. Les colonialismes anglais et italien ont divisé l’Égypte et la Libye, et c’est ainsi que de petits États nations sont apparus. (…)  
L’Union, cela veut dire que le pétrole dont la Libye est pourvue, ainsi que l’eau du Congo appartiennent à nous tous. Mais cette propriété commune ne pourra se concrétiser aussi longtemps que nous ne serons pas tous membres de l’Union. Sans cela, le pétrole de la Libye restera à la Libye, l’eau du Congo restera aux Congolais, le lac Victoria à l’Ouganda et à la Tanzanie. (…)  
L’Union s’occupera-t-elle de nos problèmes de communication, de routes, de nos ports et aéroports, qui sont dans un piteux état, tels que nous les ont laissés les colonialistes ? Ceux-ci les avaient utilisés pour leurs besoins militaires et ils les ont maintenus pour leurs besoins coloniaux. L’Union réhabilitera nos infrastructures, nos ports et nos aéroports, nos voies ferrées et nos routes, afin que nous puissions nous déplacer facilement dans toute l’Afrique. Elle fera de nos réseaux routiers et de communication un système unique intégré. Cela veut dire, en particulier, un seul système de communication par satellite, qui permettra aux Africains de communiquer entre eux directement, sans passer par l’Europe. (…).  
Nous devons préserver nos libertés, les quatre types de liberté qui doivent être celles de l’Africain moyen : liberté de mouvement, d’établissement, de l’emploi et de la propriété. (…) Comment pouvons nous construire nos économies sans garantir à nos peuples ces quatre libertés ? Aussi longtemps qu’il y aura des systèmes douaniers différents et des barrières tarifaires à l’intérieur de l’Afrique, il ne pourra y avoir d’unité. Aucune de ces barrières ne devrait exister entre nous. Tout ce qui restreint le commerce, la liberté de mouvement des personnes, des biens et des services, même des animaux, ne devrait pas être toléré. Nous travaillons à construire une Union africaine et nous devons donc abolir, dans le meilleur intérêt de l’Afrique, les droits de douane. Tel gouvernement pourra dire que les douanes génèrent des revenus pour nous tous, que le taux de 8 ppliqué à notre commerce inter-africain est négligeable. Mais les rentrées provenant des droits de douane nous font plus de mal que de bien. Nous devons nous libérer dans nos têtes, surmonter le problème psychologique qui est le nôtre. Nous avons peur de la liberté, de la liberté de mouvement.  
En ce qui concerne la Libye, les citoyens africains peuvent y entrer librement, car elle est le pays de toute l’Afrique. Récemment, nous avons eu un problème là-bas, mais il n’a pas été ce qui en a été rapporté en Europe et par nos détracteurs. Il y a eu trois ou quatre victimes, des Libyens et des Africains non libyens. Un certain nombre de personnes ont été arrêtées, des centaines ont été jugées en public. (…)  
J’ai eu l’an dernier, et même avant, une série de rencontres avec des experts de niveau international, du FMI et de l’OMC. Parmi eux, les experts africains étaient nombreux. Les Africains doivent occuper la place importante qui leur revient dans les institutions mondiales. Ils ont de brillantes idées. Nous avons beaucoup discuté sur la manière d’introduire une monnaie africaine unique. Le moment n’est pas encore venu de mettre en œuvre ce projet, mais nous avançons dans ce sens. Ce sera la responsabilité de la Banque centrale, telle qu’elle est prévue par l’Acte constitutif. Nous avons confiance dans les experts africains. Ils feront en sorte que tout cela prenne corps. À nous de prendre les décisions politiques. (…)  
Le monde sera bientôt réduit à sept ou huit États. L’Amérique latine deviendra un seul espace, avec une monnaie unique, un seul système de défense, un seul visa, une seule entité. En Amérique du Nord existe l’Alena, l’accord de libre-échange nord-américain : les États-Unis y ont inclus le Canada et essaient d’y introduire le Mexique, afin d’avoir une seule monnaie, le dollar, un seul système douanier, un seul pouvoir de négociation. Face à un tel monstre, quel sera le poids du Gabon, de la Libye, du Malawi ? Quel sera leur pouvoir de négociation ? Imaginez que la Gambie veuille vendre des cacahouètes à la puissante Union européenne ? Quel sera son pouvoir de négociation ? Quel sera celui de la Libye en face de l’océan indien, de la Communauté des États indépendants, de l’Asean ou de l’Alena ? Le monde devra se composer de l’Amérique latine, de l’Amérique du Nord, de l’Europe, de l’océan indien, de l’Asean, de la CEI et de l’Afrique. Tels sont les États de l’avenir, telle est la future carte du monde, où vous ne trouverez plus un seul État-nation, pas même en Europe. Ce phénomène appartient au passé. Il a été remplacé par de plus vastes espaces. C’est pourquoi nous ne devons pas hésiter et aller de l’avant avec vigueur. C’est là notre destin. »  
 
Deux années après l’analyse du Frère-camarade, Moammar Al Kadhafi quel africain soucieux du devenir de l’ Afrique ne saurait se mesurer par rapport à ces critiques qu’il lança devant nos chefs d’Etats et de gouvernement qui ont sacrifié le continent au prix de leur égoïsme. La question que nous posons à nos lecteurs est celle de savoir, si à votre avis l’ Union africaine qui accompagne en ce début du 21ème siècle la destinée de l’Afrique est celle que nous attendions tous ensemble ou elle est restée l’étiquette de l’OUA ?  
 
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Une bombe à retardement  
 
 
De prime abord, rien n'explique ni ne justifie la tuerie  
de vingt-trois enfants, dits de la rue, dans la ville de Mbuji-Mayi.  
Mais une lueur rejaillit sur l'énigme lorsque l'on s'aperçoit que  
les victimes l'ont été à la suite d'un larcin. 
 
Si tel est le fondement de cette ténébreuse affaire,  
cela paraît-il suffisant pour faire si peu de cas de la vie  
humaine ? Pour se placer dans un autre registre, qu'est-ce qui  
explique la floraison des enfants de la rue ? 
 
Pourtant, il existe dans ce pays un ministère ayant  
dans ses attributions les affaire sociales, un secteur par ailleurs  
chapeauté par une vice-présidence de la République. 
 
A voir comment ce monstre se répand, les  
perspectives paraissent plus que jamais sombres pour le pays. Il  
suffit de tabler entre autres sur la peur-panique qui s'est emparée  
des enfants de la rue à Kananga, au lendemain des incidents de Mbuji- 
Mayi pour percevoir la gravité de la situation. 
 
En effet, aucune ville, ni aucun centre urbain ne  
sont épargnés par ce phénomène qui semble encore avoir de beaux  
jours devant lui. D'autant plus que rien n'est entrepris pour en  
atténuer l'ampleur. 
 
On ne le répétera jamais assez. Une jeunesse ne  
représente et n'est modelée que sur la base des valeurs et  
convictions, ainsi que des repères qui lui servent d'exemple. A  
l'heure qu'il est, quel est ce modèle et quel héritage la société  
congolaise lègue à la progéniture ? 
 
Lorsque l'on remonte aux causes qui alimentent la  
race des enfants de la rue, il y a lieu de dire que les issues sont  
bouchées. Dans la mesure où la démission face aux responsabilités  
concerne à la fois le gouvernement, les parents, le système  
éducatif. Bref, il s'agit d'un véritable problème de société. Cela  
surtout quand on regarde dans le rétroviseur de la pernicieuse  
campagne menée par les églises dites de réveil et l'amplification,  
par elles, du phénomène de la sorcellerie. 
 
Autant d'actes subjectifs qui finissent par envoyer  
une flopée d'enfants dans la rue. Abandonnés à eux-mêmes, dépourvus  
de tout et ne sachant à quel saint se vouer, ces rebuts de la  
société sont bons à rien. On ne peut s'attendre, de leur part, qu'à  
des actes de désespoir. 
 
C'est pourquoi le ministère des Affaires sociales et  
Famille et des organismes spécialisés se doivent de mettre à  
contribution les différentes structures de leur encadrement, de leur  
réinsertion sociale. Une telle politique prendrait en compte des  
enfants qui n'arrivent pas à poursuivre une scolarité normale, des  
orphelins et toutes ces victimes du rejet de leur milieu naturel. 
 
Le phénomène n'est pas insurmontable. Il est  
question tout simplement de s'appliquer à canaliser les jeunes,  
leurs activités, à interdire, comme autrefois, leur divagation dans  
les rues en dehors des heures autorisées. Ceux qui sont entrés dans  
la vie active à partir des années 60-70 reconnaissent l'efficacité  
de la brigade qui s'occupait, à l'époque, de la protection des  
mineurs. Le fameux « Kingabwa » ne doit pas mourir. Au contraire,  
son rayon devrait s'étendre à l'ensemble du pays pour tirer la  
jeunesse du gouffre. Elle constitue une bombe à retardement, dont  
l'explosion risque d'être fatale à la nation. 
 
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De la vérité à la comédie 
Jamais les pygmées n’ont été défendus avec un acharnement aussi hystérique ! Seulement, à force d’en faire un peu trop, cela lasse à un moment donné et commence à poser de sérieuses interrogations. Les mobiles de la démarche sont connus, mais les méthodes deviennent de plus en plus douteuses. Cela perd de l’intérêt parce que ça devient théâtral. 
 
Sur ce point précis, deux hommes de Dieu se contredisent : au moment où Mgr Melchisédech de Beni-Butembo affirme qu’il y a eu des actes de cannibalisme en Ituri – se fiant aux parents des pygmées – un abbé du nom de Jacques réfute cette affirmation. Quand on suit les déclarations des pygmées eux-mêmes, bien vêtus, bien rasés et bien parfumés, l’on dirait qu’ils récitent les versets d’une certaine Bible. Et, sous un interrogatoire serré, ils peuvent se contredire plusieurs fois. 
 
En effet, il est impensable qu’au moment où certains des pygmées sont abattus et que d’autres détalent naturellement comme des lapins, quelques-uns restent sur place contempler comment on dépèce les cadavres, on met leur viande dans des casseroles (de ce côté-là, il n’y a pas du sel), on la cuit et on se met à la croquer. Alors seulement, ces pygmées restés vivants, cachés sous les arbres, décident de prendre la fuite ! Pareille opération peut prendre combien de temps ? Le temps de soutenir l’horreur d’un spectacle gratuitement macabre. C’est tout simplement invraisemblable. Mais, chez les pygmées, il semble que tout est possible. 
 
La mobilisation suspecte que Kinshasa fait de cette affaire agace péniblement. Surtout quand cela prend les allures d’une comédie, alors que des violations des droits de l’homme et des crimes de guerre, sans impliquer nécessairement le cannibalisme, auraient été réellement commis dans l’Ituri. 
 
Le cinéma auquel on assiste à Kinshasa avec des organismes à la fois spontanés et opportunistes indique clairement qu’il s’agit d’une tempête dans un verre d’eau. Dès qu’on soulèvera, avec l’arrivée de Niasse à Kinshasa, le problème de partage du pouvoir au sein du gouvernement, les pygmées risquent de mendier les billets de leur retour en forêt. Car ce sujet est de plus sensibles pour faire éclipser toutes les Ong gouvernementales qui font plus de bruit et de chaleur qu’elles ne s’occupent de leurs nobles tâches. 
 
 
 
LUTTE ANTITERRORISTE: pourquoi, selon l'ONU, les sanctions sont inefficaces 
 
 
New York, 11 septembre 2001 : trois ans déjà ...  
Un récent rapport de l’ONU sur les sanctions contre les membres de l’ancien régime afghan des talibans et contre Al Qaïda critique vivement les sanctions décrétées par l’organisation internationale, estimant que leurs résultats ont été décevants et n’ont eu qu’un impact “limité”. Gordon Corera, spécialiste des questions de sécurité à la BBC, explique pourquoi. 
Il y a trois ans, les Etats - Unis subissaient le choc des attentats contre les tours jumelles du World Trade Center à New York et contre le Pentagone à Washington. Rapidement, les Américains ont demandé la coopération de la communauté internationale pour bloquer les sources de financement d’Al Qaïda. Mais le rapport de l’ONU confirme ce que les spécialistes de la lutte antiterroriste pensent de plus en plus : les sanctions et les autres méthodes visant à bloquer les sources de financement d'Al Qaïda sont, certes, utiles, mais ne sont pas nécessairement le moyen le plus efficace pour prévenir des attentats futurs. 
 
Attentats peu coûteux 
 
Des rapports récents - de l’ONU et de la commission indépendante mise sur pied aux Etats Unis pour enquêter sur les attentats du 11 septembre 2001 mettent l’accent sur certaines caractéristiques des opérations d’Al Qaïda et sur l’évolution de cette organisation qui expliquent en partie, au moins, pourquoi ces mesures frappant les sources de financement sont d’une efficacité limitée. Tout d’abord, les activités d’Al Qaïda sont relativement peu coûteuses.  
Août 1998: l'ambassade américaine à Nairobi prise pour cible  
Le rapport de l'ONU estime par exemple que les attentats de Madrid en mars 2004, qui ont fait 191 morts, n’ont coûté que 10 000 dollars environ ( cinq millions et demi de francs CFA ).Les attentats contre la boîte de nuit à Bali ( octobre 2002: 202 morts ) et ceux de 1998 contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie ont coûté moins de 50 OOO dollars ( moins de 27 millions de CFA ).  
 
Simplicité des moyens techniques 
 
Seuls, les attentats de septembre 200A aux Etats Unis se sont avérés relativement coûteux - près d’un demi million de dollars ( 270 millions de CFA).  
Madrid: 202 morts. Moyens techniques simples, résultats meurtriers  
 
La majorité des attentats sont donc d’un coût assez limité, notamment parcequ’ Al Qaïda et les groupes qui lui sont affiliés utilisent des moyens techniques assez simples: à Madrid , les auteurs des attaques se sont servis d’explosifs volés, du genre qu’on utilise dans le secteur minier. Les détonateurs étaient des téléphones portables modifiés pour la circonstance. 
 
Al Qaïda s'adapte  
 
De plus, Al Qaïda s'est adapté. En partie parceque les Etats Unis et la commmunauté internationale ont sérieusement perturbé ses opérations,en intervenant en Afghanistan par exemple, ou en faisant des pression sur les états du Golfe pour qu’ils bloquent les sources de financement de l’organisation. Al Qaïda, pour citer le rapport de l’ONU, est devenue un “réseau relativement souple de groupes clandestins” qui s’autofinancent et "sont capables d’opérer,dans une large mesure, indépendemment contre des cibles de leur choix, utilisant des ressources limitées". Les sources centrales de financement sont donc devenues moins importantes. Et le rapport estime que les sanctions, conçues dans des circonstances aujourd’hui dépassées, doivent donc être adaptées et mises à jour. 
 
Autofinancement 
 
L’opération terroriste la plus complexe montée jusqu’ici par un groupe affilié à Al Qaïda a été sans nul doute la série d’attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Pour cela, les auteurs avaient reçu des fonds envoyés de l’étranger. Mais dans d’autres cas, les groupes autonomes se voient encourager à se financer par des activités criminelles. Récemment par exemple on a signalé que des groupes terroristes dirigeaient des réseaux d’immigration clandestine et de fabrication de faux passeports. Ajoutez à cela le fait qu’Al Qaïda n’a plus d’infrastructures à maintenir en Afghanistan, et n’a plus besoin de verser de l’argent aux talibans chaque année comme le groupe devait le faire autrefois en échange du sanctuaire qui lui était offert. Les frais de fonctionnement du « noyau central » d’Al Qaïda sont donc bien moins importants qu’avant. 
 
La clé: le renseignement 
 
C’est la raison pour laquelle les Etats-Unis, plutôt que d'essayer de s'attaquer d'emblée à la filière financière, essaient plutôt aujourd'hui de s'en servir comme d'une piste, pour retrouver la trace des membres et alliés d’Al Qaïda, et mettre à jour la trame complexe de l’organisation .  
La CIA aux Etats-Unis : les services de renseignements sont en première ligne  
 
Dans de nombreux cas, en effet, les services de renseignements américains préfèrent maintenant surveiller les agissements d’individus et de groupes suspects plutôt que de chercher simplement à les priver de leurs sources de financement. Car selon Washington, ce n’est que par cette activité de renseignement et d’enquête qu’il sera possible de découvrir les nouvelles cellules de l’organisation , et de comprendre la façon d’opérer d’Al Qaïda, à un moment les groupes qui lui sont affiliés se dispersent pour former un réseau de plus en plus décentralisé.  
 
 
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RD Congo : le processus de paix plombé par la décision du RCD-Goma de suspendre sa participation dans les institutions de la transition 
 
24 Aout 2004 
 
C’est la gravissime décision – aux conséquences imprévisibles - annoncée par le vice-président Azarias Ruberwa , lundi 23 août, depuis Goma. Pour certains observateurs, l’acte posé par le numéro un de cette composante est un signe précurseur de la sécession de fait de la province du Nord Kivu. A Kinshasa, la famille politique du chef de l’Etat accuse le RCD-Goma de redouter les élections et d’user des subterfuges pour retarder le scrutin prévu en juin 2005.  
 
Le processus de paix au Congo se trouve aux soins intensifs. Azarias Ruberwa a créé l’événement en annonçant la suspension de la participation de son mouvement dans les activités de la transition : "La position que nous prenons est celle de la suspension du RCD dans l'exercice et l'activité de la transition", Le vice-président de la République en charge de la commission politique, défense et sécurité a choisi la ville de Goma, ex-siège de son mouvement pour annoncer ce qui ressemble bien à une « séparation de corps » entre la composante RCD-Goma et les institutions de transition mises en place le 30 juin 2003.  
 
 
Quel est le motif de cette suspension ? "Le RCD a relevé des déficits majeurs dans le domaine de la formation de l'armée, dans le rétablissement de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire national et dans le domaine de la transparence de la gestion (de l'Etat)", a indiqué Ruberwa. Pourquoi avoir attendu tout ce temps ?  
 
 
"Il y a un moment d'arrêt (dans la transition), je le confirme. Nous avons réagi comme des sentinelles pour donner l'alerte. D'autres composantes (de la transition) ont des griefs... ils savent que la transition ne marche pas... mais ils n'ont pas le courage de le dénoncer", a-t-il affirmé. 
 
Ajoutant : "Il nous reste dix mois avant les élections (générales, qui doivent être organisées au terme de la période de la transition), nous n'avons pas d'armée, l'intégration s'est limitée au niveau de l'état ».  
 
Le 16 août, lors des obsèques des 160 réfugiés tutsis congolais de Gatumba, massacrés par des personnes non identifiées à ce jour, le chef de file du RCD avait déjà appelé à "l'arrêt de la transition politique" en RD Congo pour "faire le point". Une annonce qui avait provoqué un tollé général au sein du personnel politique à Kinshasa et dans les médias  
 
Traître 
Réagissant à ces propos ainsi qu’aux accusations articulées à l’encontre de l’armée congolaise, jeudi 19 août, lors d’un point de presse, Vital Kamhere, secrétaire général du parti présidentiel « PPRD » a accusé le numéro un du RCD de « haute trahison » en alléguant que le RCD-Goma « avait peur des élections ». « Vital » avait invité la population congolaise à faire en sorte que « ce Monsieur » ne retrouve pas son poste à la commission politique, défense et sécurité de l’exécutif de la transition. Manifestement, cette réaction des partisans du chef de l’Etat n’aurai pas impressionné « Azarias » qui entend, selon ses propres dires, rentrer à Kinshasa.: "Nous regagnerons Kinshasa, cela va de soi". Quand ? Silence radio. 
 
 
N’empêche. L’homme est convaincu que "la fracture" du processus de paix "est à ce point sérieuse qu'elle mérite que l'on s'arrête sur le chemin de la transition pour faire le point". 
 
"Nous pensions avoir réglé tous les problèmes au moment des négociations (de paix). Mais nous nous rendons compte que nous nous sommes trompés", déclarait Ruberwa lors des obsèques des victimes de la tuerie de Gatumba.  
 
"A quoi sert un processus de paix qui ne garantit pas la sécurité de tous, qui n'a pas réussi la réconciliation?", s'était-il interrogé. Il était resté silencieux depuis cette déclaration, perçue comme une "trahison" à Kinshasa. 
 
Lors de son point de presse, le vice-président congolais a évoqué également la question relative aux renforts de l'armée gouvernementale dans l'est du pays. 
 
"Il y 10.000 ou 15.000 hommes de troupes envoyés à l'est. Quelles que soient les raisons qui ont prévalu pour envoyer ces troupes à l'est, si nous ne réussissons pas le brassage (dans l'armée), il est clair que nous aurons condamné l'intégration de l'armée", a-t-il déclaré. 
Le coup de gueule d’Azarias Ruberwa suscite des réactions en sens divers dans les milieux congolais.  
 
 
« Le RCD-Goma risque d’imploser en deux tendances», nous a confié Jean-Marie Mabiti. Analyste politique, Mabiti croit savoir que « l’aile congolaise » de ce mouvement ex-rebelle - par opposition à l’aile tutsie – pourrait ne pas obtempérer aux ukases de Ruberwa.Pour lui, le RCD va connaître la plus « grave fracture » en son sein. Un avis que tempère l’ancien ambassadeur Jean-Pierre Kimbulu Moyanso wa Lokwa qui estime que ceux qui exercent « l’effectivité du pouvoir » au sein du RCD « ne sont pas à Kinshasa mais à Goma et Kigali ».L’ex-diplomate dit partager le constat fait par Ruberwa sur l’échec de la transition. Joseph Kabila avait fait le même diagnostic le 29 juin dernier. « Mais c’est la manière et le lieu choisit pour faire cette déclaration qui pose problème », souligne-t-il. Selon lui, Le vice-président Ruberwa aurait dû regagner Kinshasa, siège des institutions, pour y tenir sa conférence de presse. « En choisissant Goma, il donne l’impression d’avoir rejoint les faucons de son camp ». « J’ai peur que ce coup d’éclat augure la fin de la transition ». 
Pessimiste, Kimbulu de conclure : « Ruberwa vient apparemment d’officialiser la sécession de la province du Nord Kivu qui échappait déjà au contrôle de Kinshasa ».  
 
Pressions internationales  
 
En tous cas des observateurs notent que le processus de paix en RD Congo était dans l’impasse avec le volet militaire qui reste insoluble par les difficultés des parties à se mettre d’accord sur les modalités de la mise sur pied d’une armée républicaine et intégrée. « Ruberwa pose là un problème fondamental. C’est un « garçon » intelligent. Le gouvernement doit saisir cette opportunité pour faire une évaluation de la transition », enchaîne un universitaire congolais qui a préféré garder l’anonymat. Un avis que ne partage pas l’ancien ministre de la Défense, Honoré Ngbanda Nzambo Ko Atumba. Dans une récente interview accordée à notre journal, l’homme avait accusé les autorités rwandaises de préparer l’attaque des provinces du Kivu avant de proclamer la sécession de cette partie du pays. Selon Ngbanda, le RCD-Goma et son parrain rwandais ont subi des « pressions » de la part des Etats-Unis et de l’Union européenne pour ne pas mettre leur plan en exécution. « Ce n’est qu’une partie remise », a martelé l’ancien conseiller spécial du président Mobutu en matière de sécurité. Ajoutant : « Je crois que le peuple congolais doit demeurer vigilant pour faire échec à ce projet de partition du pays. Le RCD et le Rwanda cherchent à prendre la communauté internationale de vitesse ». Pour Ngbanda, la décision du RCD de suspendre sa participation à la transition donne raison à ce qu’il dit et fait. « Le RCD veut obtenir la renégociation de l’intégration de l’armée alors que jusqu’ici, il n’était pas pressé pour la constitution d’une armée nationale », dit-il. Et de s’étonner que le RCD reproche au gouvernement de faire preuve de lenteur dans le processus de constitution de l’armée. « En réalité, poursuit-il, cet ex-mouvement rebelle est prêt à inclure des soldats rwandais dans son quota. Devenus majoritaires dans l’armée nationale, les militaires rwandais vont bloquer tout le processus de libération du pays ». L’ancien conseiller principal pointe un doigt accusateur en direction du gouvernement de transition qui, selon lui, « se comporte en « complice » de ceux qui veulent asservir le Congo au lieu de prendre la dynamique qu’on lui propose de récupérer des véritables Congolais en vue de bâtir une armée nationale ». A en croire Ngbanda Nzambo, « le gouvernement va subir une fois de plus la loi des Rwandais ». L’homme est formel : « Le RCD va profiter de la venue, fin août, à Kinshasa, du président Thabo Mbeki pour imposer la mise en place d’une armée où l’on trouvera plus de Rwandais – camouflés sous l’étiquette RCD – que des Congolais ». Ngbanda persiste et signe en appelant la vigilance du peuple congolais. « Je voudrais appeler l’attention du gouvernement congolais sur le fait que la mise en œuvre de mes propositions devient plus qu’urgent dans un processus d’ensemble pour intégrer les ex-Faz ».  
Quid de l’avenir ? « Le RCD va tout faire pour créer une crise en vue de faire reporter les élections », a estimé l’ancien ministre Ngbanda. Selon lui, le schéma conçu à Kigali vise à créer un pourrissement de la situation qui facilitera l’occupation de la partie orientale du Congo et la proclamation de la sécession. A l’instar d’autres observateurs, Honoré Ngbanda a déploré le mutisme 
du président Joseph Kabila. « A-t-on entendu le chef de l’Etat parlé ? » S’est-il interrogé. « Il a préféré se rendre à la réunion de la SADC à Dar es Salam. Alors que c’est dans de moments pareils qu’il devait prendre une position claire sur les événements ; c’est un silence autant inquiétant que coupable. C’est à croire que le Congo n’a plus de chef d’Etat » a-t-il conclut. Dans une interview accordée à Radio Panik de Bruxelles en juin 2002, au lendemain de la signature des Accords Kabila-Bemba, Azarias Ruberwa, alors secrétaire général du RCD-Goma, avait eu ces mots : « Sans nous , il n’y aura pas d’intégrité ni de réunification du territoire congolais. Sans nous , il n’y aura pas d’élections encore moins de réconciliation nationale… ».  
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CRISE AU SOUDAN SUR FOND DE GUERRE CIVILE ET DE PETROLE : 
LES ETATS-UNIS SE PREPARENT A AGRESSER UN NOUVEL ETAT ARABE 
 
Air déjà entendu : « Génocide en cours », « épuration ethnique », « demande d’intervention militaire américaine sous couvert de l’ONU », « devoir d’ingérence » … Le Kosovo me dites-vous ? Et non, cette fois ce n’est pas la province serbe comme en 1999, mais celle du Darfour au Soudan. La propagande occidentale manque décidément d’imagination… 
 
Et l’impérialisme yankee, pas encore suffisamment échaudé par son enlisement en Irak face à une Résistance ba’athiste pugnace, ne manque pas lui d’appétits néo-colonialistes ! 
 
Au moment même où Washington entend frapper à nouveau le Vietnam avec le « Vietnam Human Rights Act » (1), quelques semaines après les sanctions économiques du « Syrian Accountability Act » (2) qui visent Damas, les USA préparent une nouvelle agression contre un nouvel Etat arabe, le Soudan. 
 
Le prétexte, gonflé à outrance, est la guerre civile qui divise de façon endémique le Soudan, Etat arabe et musulman, mais dont le Sud abrite une forte minorité chrétienne, depuis quatre décennies. La province soudanaise du Darfour est en proie, selon l’ONU – dont on ne dénoncera jamais assez le contrôle et l’instrumentalisation par les USA, à la « pire crise humanitaire en cours dans le monde », provoquée par le conflit entre des milices arabes pro-gouvernementales – les milices Djandjaouids – et deux rébellions locales, qui dénoncent la « marginalisation » de leur région. Ce conflit, nous-dit l’ONU, « pourrait – admirez le conditionnel ! – avoir fait entre 30.000 et 50.000 morts depuis un an et demi ». « Environ 1,2 million de personnes auraient été chassées de leurs foyers depuis le début du conflit, dont 200.000 se sont réfugiées au Tchad voisin ». 
 
A noter un premier mensonge de la propagande occidentale : si l’une des deux rébellions locales est chrétienne – le « Mouvement/Armée de libération du Soudan » (MLS) –, l’autre – le « Mouvement pour la justice et l’égalité » (MJE) – est en fait elle-même arabo-musulmanne, de nature islamiste, et soutenue en sous-main par l’ancien idéologue du régime de Khartoum, El Tourabi. « Le Darfour est aussi le reflet des luttes de pouvoir internes à Khartoum, les rebelles

 

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